jeudi 16 avril 2009

Un écrit exemplaire

J'ai demandé à Georgina de laisser apparaître sa rédaction sur le blog, ce qu'elle a aimablement accepté de faire. Merci à elle.

BIOGRAPHIE LANGAGIÈRE

On dirait que mon premier souvenir des langues parlées naît avec des larmes: en plein mois d’août, la famille m’envoyait tous les jours chez une voisine qui enseignait le français aux adultes mais sans être une professionnelle.
Je préférais aller à la plage avec mes amies mais ma mère pensait que ça me ferait du bien. Ce n’est pas très rigolo pour une petite fille d'aller avec des adultes (qui parlaient déjà le français) et surtout d'écouter les cris des personnes qui s’amusaient dans l’eau (la voisine habitait au bord de la mer!)
Et surtout je me rappelle la sieste de l’après -midi mêlée au récit des verbes: passé composé, plus-que-parfait,... livre rouge, méthode Pérrier.
J’ai pleuré mais c’était ma mère qui décidait. Je ne pouvais pas discuter, il fallait y aller.

Malgré mon manque d’intérêt initial, j’ai commencé à aimer cette langue: la prononciation, ce r vélaire, ces liaisons, trois voyelles un même son...
Puis, à l’école, je m’énervais parce que le maître répétait cent fois la même leçon: vocabulaire et un peu de grammaire (il faut y aller doucement...)
Je souhaitais apprendre de nouvelles choses. Mais j’en faisais seulement deux heures par semaine!
À quatorze ans je suis partie à Tarragone, dans une école plus moderne, pour passer mon bac; alors, c’est ici que j’ai découvert que les auditions et la culture française existaient. J’étais heureuse!
À dix-huit ans j’ai commencé l’université et j’ai oublié le français, jusqu’au jour où j’ai décidé de reprendre les cours de français.
Et en même temps, passer le troisième degré m’offre des possibilités d’améliorer mon métier (mutation provisoire encore à mon âge!)

En anglais j’ai essayé un apprentissage différent, un peu par obligation (c’est la langue internationale!) mais il m’est arrivé la même chose qu’à Annie Lévecque dans sa biographie, une mauvaise découverte: cette langue me semblait dure, avec une mauvaise sonorité. J’ai passé l’examen de l’EOI mais je n’ai jamais demandé le résultat. Ça a été la seule fois de ma vie où j’ai abandonné une chose que j’avais commencée.

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